Les passions de Sylviane

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Elle l'adorait ! 

A ma petite sœur Claude

 Je t’ai retrouvée sur une simple toile de lin …

Avec l’amour que tu sais petite sœur...

Avec crainte, j’ai mouillé mon pinceau d’un bain d’amour
Pour toi petite sœur, aux premières lueurs du jour,
Tendrement agenouillée devant cette toile blanche
J’ai vu dans tes yeux bleus, couler mes larmes en avalanche

Dès cet instant, aucune once de bruit, plus de vacarme
Les affres de ma douleur avaient déposé les armes
Sous le flash de tes baisers, je me suis laissée aller
Effleurant tracés et couleurs qui de toi me parlaient

Quelques touches de blanc, voile symbolique de ta pureté,
Deux mèches folles, vent frais dans tes boucles décoiffées,
Une parcelle d’or, rai de soleil autour de tes cheveux,
Une goutte d’argent, clarté d’une étoile dans tes yeux.

Un soupçon d’émeraude, onde fraîche dans ton regard clair,
Un peu de brun, touche de velours au bord de tes paupières,
Un fragment de nacre, fraîcheur sur tes lèvres taquines,
Une grappe de rosée, tendresse de ta moue câline.

Une infinie paix émane de ton visage détendu.
Quelle étrange sérénité dans mon cœur éperdu
Toi qui dors parmi les étoiles, tu es là devant moi
Venant briser le silence, par l’écho de ta voix

Tu es là, apparue sur une simple toile de lin
Et pourtant je t’entends chuchoter : allez ! prends ma main
Je dépose alors un baiser sur ta peau blanche et douce
Me sachant emportée vers ce chemin où tu me pousses

Comme une pluie reposante, ta voix pénètre en moi
Elle est caresse qui apaise mes moindres tracas
Avec toi, je n’ai plus peur de continuer le chemin
Tu es là, malgré ce long voyage appelé destin

Ton beau regard croisera chaque jour ceux que tu aimes,
Ta présence sera doux réconfort pour tous ceux qui t’aiment
Ton voyage est le dernier rendez-vous de ceux qui s’aiment
Nous nous retrouverons un jour petite sœur… je t’aime.

Ta grande soeur Sylviane (1975)